Plus encore que le langage, la pensée et le rire, la conscience de sa mortalité est le propre de l’Homme. Une fois reconnue la vanité ou, du moins, la finitude de notre présence au monde se découvre l’abîme, est révélée la radicale absence de justification de l’être. Nous sommes « sans pourquoi ». Constat inhibant pour les uns, libérateur pour les autres.
Constitués d’usagères et d’usagers du Service de la curatelle du Chablais valaisan et accompagné par la plasticienne Sabine Zaalene, le Groupe On Kawara se demandera si la finitude peut s’avérer un aiguillon puissant pour l’art et, au-delà, pour toutes les pratiques humaines.
Ledit groupe porte donc le nom d’un grand artiste japonais. Participant – dès les années 1960 – du courant de l’art conceptuel, Kawara (1933-2014) dépouille l’art de l’émotion personnelle, la réduisant à une information ou à une idée presque pure. Mentionnons, parmi ses nombreuses réalisations, la vaste série des Date paintings reproduisant la date à laquelle la peinture a été exécutée en un simple lettrage blanc sur fond uni. Énumérant chaque année la période d’un million d’années qui a précédé la conception de l’œuvre et les millions d’années qui l’ont suivie, One Million Years interroge également le passage et la marque du temps – tout comme I MET et d’autres créations encore de l’artiste japonais.
Le Groupe On Kawara :
– a assisté au Théâtre du Crochetan de Monthey à une représentation du Dom Juan de Molière imaginée par Lorenzo Malaguerra et Jean-Lambert Wild et que ces derniers ont souhaité raccorder à la mortalité
– se rendra à Saint-Maurice, à l’Espace ContreContre pour rencontrer le plasticien Faro et ses créations qui semblent, parfois, les émouvants témoins de civilisations disparues
– découvrira au Théâtre de Valère, à Sion, la pièce La Vie est belle par le metteur en scène Philip Grecian d’après un film fameux de Frank Capra
– assistera, à la Médiathèque Valais de Martigny, à la projection du singulier After life du cinéaste japonais Hirokazu Kore-Eda
– et, enfin, rencontrera, à Sierre, au Théâtre Les Halles, une philosophe française, Françoise Dastur, phénoménologue et spécialiste de la mort.
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