Outre ses activités propres, La Marmite officie comme pôle de conseil, de ressources et de formation en matière de politique, d’agir et d’action culturels. Elle accompagne les collectivités publiques, institutions culturelles, lieux de formation et entités sociales désireux de conjuguer culture et social, art et démocratie. Elle contribue à la pensée des possibles et des apories de la participation culturelle.
« Il est deux manières de se perdre, écrivait le poète Aimé Césaire, par la ségrégation, murés dans le particulier ou par la dilution dans l’universel. » Nous interprétons cette mise en garde d’un homme imprégné des Lumières, issu des colonies et sensible au sort des dominé.es comme une invite à ne pas opposer sommairement culture savante et cultures populaires, démocratisation et démocratie culturelles.
Pour les traditionnels tenants d’un légitimisme universaliste, une certaine Culture est porteuse de vertus sensibles, existentielles, cognitives et citoyennes ; elle exerce en l’être une forme d’imagination empathique, est susceptible de déployer en chacun.e une attention sensible et étonnée sur notre présence individuelle et collective au monde.
Pour les tenants des pratiques populaires, au contraire, la Culture légitime est souillée par des siècles d’oppression ; elle reflète les représentations des élites sociales. A « la Culture » majuscule et au singulier – et donc produit d’une certaine normativité – s’opposent « les cultures ». D’une définition circonscrite aux beaux-arts et aux belles-lettres, on passe à un sens autrement plus vaste, inspiré notamment par l’anthropologie, et embrassant les infinies variations de l’usage du monde.
Il convient à l’évidence de dépasser (au sens de l’aufheben hégélien) cet antagonisme, d’articuler les impératifs de l’égalité et de la reconnaissance culturelles. Les chemins de l’émancipation suivent une progression dialectique.
Les actions de démocratisation menées ces quarante dernières années ont assez systématiquement négligé les sentiments d’indignité et d’inaptitude de certain.es face à l’art, les obstacles psychosociaux, cognitifs et symboliques.
Par la convocation même de leur témoignage existentiel, les publics « éloignés » de la culture renouvellent la portée de l’héritage « légitime », le « bémolisent » ou le « diésisent » parfois. L’enrichissent inestimablement.
Partager la culture n’est pas une condescendance de la charité, il s’agit de rendre à la collectivité ce qui vient d’elle.
Nous faisons figurer, ci-dessus et ci-dessous, à titre d’illustrations, quelques études, expertises et formations auxquelles La Marmite et/ou Mathieu Menghini, son concepteur, ont pris part ou dirigées.