L’adaptation regroupe aujourd’hui plusieurs acceptions non seulement biologique mais également philosophique, politique, psychologique, économique, sociologique ou encore artistique. Comment s’explique cette colonisation de ces différents champs disciplinaires par le lexique biologique de l’adaptation et de l’évolution ?
Ce sentiment diffus et oppressant d’un retard constant, cet impératif permanent à s’adapter au gré des transformations d’un monde qui va toujours de plus en plus vite a encouragé la philosophe Barbara Stiegler à s’interroger sur cette nouvelle exigence.
L’histoire de cette injonction née dans les années 1930 aux sources de la pensée politique du «néolibéralisme».
Pour Walter Lippmann, théoricien néolibéral, les masses sont liées à la stabilité de l’état social face aux flux qui les perturbent et seul une gouvernance d’experts peut imaginer la voie de l’évolution des sociétés. En revanche, John Dewey, penseur du pragmatisme américain en fait une autre interprétation : Dewey compte sur la mobilisation de l’intelligence collective des publics, les initiatives démocratiques et l’invention de l’avenir collectif par le bas de l’échelle sociale.
Constitué d’élèves issu.e.s de la FO18 du CEC Emilie Gourd – Formation Obligatoire luttant contre le décrochage scolaire, le Groupe Pierre Kropotkine porte le nom d’un grand penseur qui s’intéressa tant à la géographie, la zoologie, l’anthropologie, la géologie et qui fut l’un des théoriciens du communisme libertaire. Le groupe s’interrogera sur l’adaptation.
Pierre Kropotkine a publié de nombreux ouvrages qui exposent son système philosophique fondé sur la théorie de l’évolution ainsi que ses idées sur l’anarchisme. Selon lui, il faut abolir toute forme de gouvernement et d’institution étatique en faveur d’une société qui serait exclusivement régie par l’entraide et la coopération volontaire. Pour mettre en place cette société communiste idéale, la première phase de la révolution est une phase de libération sociale et de collectivisme libertaire : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». La vision de Kropotkine s’oppose frontalement à l’évolutionnisme darwinien basé lui sur la compétition. Kropotkine affirme que la coopération et l’aide réciproque sont des pratiques communes et essentielles dans la « nature humaine ».
Accompagné par la céramiste Anouk Gressot, le Groupe Pierre Kropotkine :
– rencontrera la philosophe Barbara Stiegler qui a récemment publié l’essai Il faut s’adapter. Un nouvel impératif politique ;
– assistera à la projection du documentaire Spartiates de Nicolas Wadimoff, retraçant l’initiation de jeunes au sport de MMA ;
– se rendra au Jardin botanique de Genève pour explorer les mécanismes d’entraide dans la nature grâce à l’exposition Le grand bazar de l’évolution ;
– participera à l’expérience artistique participative proposée par la Fête du Théâtre Mission Roosevelt de la compagnie d’art de rue Tony Clifton Circus ;
– découvrira au Théâtre Saint-Gervais Temple du présent – solo for octopus de Stefan Kaegi, l’épisode 5 de la série théâtrale Vous êtes ici – un spectacle qui met en scène un poulpe, animal surdoué, curieux et joueur.
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