Après avoir été assistante en pharmacie, Nathalie Boulin entre à la Section professionnelle d’art dramatique du Conservatoire de Lausanne avec pour doyen André Steiger. En 1995, elle obtient son diplôme et le prix d’interprétation.
Depuis 23 ans, elle aborde tant le répertoire classique que contemporain, dans une palette de jeu pouvant aller du grotesque au tragique avec une prédisposition pour le tragi-comique. On la voit aussi dans des spectacles pluridisciplinaires ou performatifs : Donkeyport de S. Zaalene (2017) où elle joue et danse, ou dans Mozart, et ta soeur ? un spectacle musical dans lequel elle est invitée comme interprète et metteur en scène (2016).
Ces dernières années, on a pu la voir sur scène dans Et jamais nous ne serons séparés de J. Fosse (2017) dans une mise en scène d’A. Novicov avec qui elle a aussi travaillé sur La chasse aux rats de Turrini, La Casa de Bernarda Alba de Lorca, Les Villes invisibles de Calvino…
Elle interprète Jeanne dans Sainte Jeanne des abattoirs de Brecht dans une mise en scène de D. Carrier présentée au Grütli (2013) et en France (2016). Elle retravaillera avec D. Carrier sur Nouvelles mortuaires de Tchékhov (2017), et dans Central Park West de W. Allen (2019).
Lors de La Fureur de Lire (Genève 2017), elle donne voix à Corinna Bille au côté de J-L Johannides dans une lecture d’extraits de Jours fastes – correspondance entre C. Bille et M. Chappaz.
En 2013, elle crée la compagnie Le Facteur Sensible lorsque le théâtre du Petit Globe (Yverdon) lui offre une carte blanche pour un solo comique. Elle crée Je suis drôle de F. Melquiot et trouvera en N. Jaquerod et I. Bosson ses complices. Puis, en création au Musée d’histoire des Sciences (2015) elle mettra en relief avec ses collaboratrices le spectacle La lenteur du paysage sur les traces d’H. B. de Saussure.
On se souviendra peut-être d’elle dans les solos Qu’est-ce qui cloche chez elle ? (sur l’anorexie) ou Truismes de Darrieussecq.
Elle abordera le théâtre jeune public sous la direction de D. Catton et Ch. Suter dans de nombreux spectacles. Elle sera la fée Carabosse dans La belle au bois de Supervielle, la Reine de cœur dans Alice et autres merveilles ou la mère alcoolique dans Albatros de Melquiot…
En France et en Belgique, elle travaillera sous la direction d’I. Pousseur dans Médée Matériau de Müller ou avec J.Petrement dans Hygiène de l’assassin  de Nothomb.
On la voit aussi à dans Petits crimes conjugaux de Schmitt (2014) par Th. Roland, en Narcisse dans Ça dépend du temps qu’il fera de G.Gühl avec qui elle fera ensuite Opus Incertum.
Sans oublier ses débuts et la confiance que lui ont accordé des metteurs en scènes comme D. Maillefer, Léonce & Léna de Büchner…  A. Vouilloz, Mardi & Maison d’Arrêt de Bond, G. Dyson dans Décadence de Berkoff, B. Knöbil dansVictor ou les enfants au pouvoir de Vitrac, ou O. Gomez Mata avec Ubù !
Au cinéma, on la voit notamment dans : Tout un hiver sans feu de G. Zglinski, La brûlure du vent  de S. Soldini ainsi que Tsarbomba  d’O. Rosetti, Tonnerre de Brecht  de N. Rohrer.

Je suis une bestiole de scène tout-terrain. Une caisse de résonance. Mon instrument vibre, grince, crie, se tord ou chante selon le besoin du poète, de l’auteur et de l’artiste que je sers. Dans une alchimie mystérieuse qui fait que l’art, le vivant, le théâtre, les mots, l’espace, les sons, les problématiques, les thématiques ou les illusions dans lesquelles mon métier me plonge, parfois dangereusement, me faisant passer de l’autre côté du miroir, sur scène, dans cet ombre de l’humanité mise en lumière, ou dans ce qu’elle a encore de beau, pour questionner, espiègle, le spectateur, et peut-être le troubler ou l’émerveiller en lui montrant des monstres aux allures de danseuses étoiles…
Nathalie Boulin

Nathalie Boulin est la lectrice de la rencontre avec Daniel Sibony (saison III).