Né dans une famille franco-suisse, durant la seconde guerre mondiale, Jean-Luc Godard est naturalisé suisse. Il commence ses études à Lyon avant de retourner à Paris en 1949 où il obtient une maîtrise en ethnologie à la Sorbonne. C’est à cette époque qu’il rencontre François Truffaut, Jacques Rivette et Eric Rohmer. Avec les deux derniers, il fonde La gazette du cinéma puis devient critique à Arts et aux Cahiers du cinéma.

En 1954, il fait ses premiers pas derrière la caméra avec son premier court métrage Operation beton. Il faut attendre 1959 pour qu’il réalise son premier long métrage A bout de souffle, un gros succès critique et public qui sera le film-phare de la Nouvelle Vague. C’est le début d’une série de films où Godard pense le cinéma en réinventant la forme narrative.

Il part ensuite à l’étranger (New York, Canada, Cuba, Italie, Prague) où il commence des films qu’il ne terminera pas ou qu’il refusera de voir diffuser (One American Movie, Communication(s), British Sounds, Lotte in Italia). Les années 1970 sont celles de l’expérimentation vidéo.

En 1980, il revient à un cinéma plus grand public qui attire des acteurs de renom. Il se retrouve sélectionné au festival de Cannes trois, obtient le Lion d’or au Festival de Venise pour Prénom Carmen. Mais ses films continuent à faire scandale : Je vous salue Marie est censuré en France et dans le monde.

Godard fait un retour à l’expérimentation dans les années 90 : JLG/JLG, For Ever Mozart, Histoire(s) du cinéma (une vision filmée et personnelle de l’histoire du cinéma) et Éloge de l’amour présenté en compétition sur la Croisette en 2001. Le cinéaste y fait son retour trois ans plus tard avec Notre musique, triptyque sur l’Enfer, le Purgatoire et le Paradis présenté en sélection officielle hors-compétition.

Au début du XXIe siècle, il apparait dans deux films dans lesquels il joue son propre rôle (Le Fantôme d’Henri Langlois de Jacques Richard et Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard de Alain Fleischer) avant de refaire parler de lui sur la Croisette avec son Film Socialisme, sélectionné dans la section « Un certain regard » 2010.

A plus de quatre-vingt ans, le cinéaste se fait rare dans le paysage cinématographique mais beaucoup moins dans les allées du Festival de Cannes. Il réalise « 3-Désastres », un des trois segments de l’énigmatique 3x3D (2012), qui passe à la loupe la perception de la 3D, présenté en clôture de la 52e Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2013.
Treize ans après Eloge de l’amour, Jean-Luc Godard fait son grand retour en compétition cannoise en 2014 avec Adieu au Langage, son sixième film à concourir pour la Palme d’or. Il y remporte le Prix du jury. Il revient à Cannes en 2018 avec Le livre d’image, qui obtient une Palme d’or Spéciale.

Nous vous proposons ici un renvoi vers un portrait de Jean-Luc Godard par notre autre parrain, Georges Didi-Huberman: JLG par GDH.

La Marmite est ravie non seulement de compter JLG au rang de ses parrains mais d’avoir, dans son équipe, l’un de ses collaborateurs principaux : le cinéaste Fabrice Aragno.
Soucieuse d’exigence esthétique, sociale et politique, notre association n’a pas oublié le Godard de Mai 68, militant actif dont le cinéma devient un moyen de lutter contre le système (La Chinoise, Week-End). Godard envisage alors un cinéma qui permettrait au prolétariat d’obtenir les moyens de production et de diffusion.
Derrière son inspiration qui n’a de cesse de demeurer inventive se niche une lecture corrosive de l’ordre et de la sensibilité établis.