Philosophe français, qui travaille sur la politique et l’esthétique principalement, Jacques Rancière est professeur émérite à l’Université de Paris VIII (Saint-Denis).
Élève de Louis Althusser, il participe en 1965 à Lire le Capital avant de se démarquer rapidement de son ancien professeur à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. À la fin des années 1970, il anime avec d’autres jeunes intellectuels comme Jean Borreil (Joan Borrell), Arlette Farge, Geneviève Fraisse, le collectif Révoltes Logiques qui, sous les auspices de Rimbaud, remet en cause les représentations traditionnelles du social.
Parallèlement, il se penche sur l’émancipation ouvrière, les utopistes du XIXe siècle (notamment Étienne Cabet) et commence à voyager régulièrement aux États-Unis. De ce travail naîtra sa thèse d’État parue en 1981 sous le titre : La Nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier.
Un peu plus tard, dans Le Philosophe plébéien, il rassemble des écrits inédits de Louis Gabriel Gauny, ouvrier parquetier et philosophe. Au milieu des années 1980, il s’intéresse à un autre personnage peu conventionnel : Joseph Jacotot qui au début du XIXe siècle remit radicalement en cause les fondements de la pédagogie traditionnelle. Cette étude donnera lieu à une biographie philosophique : Le Maître ignorant, dans laquelle il pose le postulat de l’égalité des intelligences. À la fin de cette période, Rancière, qui est également cinéphile, proche des Cahiers du cinéma, explore les liens entre esthétique et politique.
Source d’inspiration majeure pour La Marmite que la pensée de Jacques Rancière ; nous sommes ravis de pouvoir jouir de son amicale bienveillance. Ses réflexions sur la démocratie, l’émancipation de même que la méthode de l’égalité influencent puissamment notre action.