Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós sont théoriciens et commissaires d’exposition basés à Paris, fondateurs de la plateforme curatoriale, Le peuple qui manque, formulation de Gilles Deleuze dans L’Image-Temps, pour exprimer leurs intentions et les fondations de leur engagement. Deleuze écrivait que lorsqu’un colonisateur arrive quelque part, celui-ci déclare «ici il n’y a pas de peuple», «le peuple manque», et que c’est donc le rôle de l’artiste, et plus particulièrement du cinéaste de contribuer à l’invention de ce peuple qui manque. « … le peuple qui manque est un devenir, il s’invente, dans les bidonvilles et les camps, ou bien dans les ghettos, dans de nouvelles conditions de lutte auxquelles un art nécessairement politique doit contribuer ».

Le peuple qui manque organise depuis 2005 des programmations de cinéma, des expositions, des colloques, et travaille à articuler différents savoirs faisant converger et dialoguer l’art et les sciences sociales, afin de questionner l’actualité d’une pensée politique dans le monde globalisé. Cette plateforme archive, diffuse et parfois édite des films, vidéos et documents liés au cinéma expérimental et à l’art politique.

Tous deux formés en philosophie et en cinéma à l’Université Paris VIII, Kantuta Quirós et Aliocha Imhoff préparent actuellement, l’un et l’autre, une thèse de doctorat en esthétique et philosophie de l’art.
Ils ont participé à divers comités scientifiques et jurys et écrivent régulièrement pour des ouvrages collectifs et des revues. Ils sont, entre autres, membres du comité éditorial des éditions Les Prairies Ordinaires, et de la revue Multitudes.
Rédaction : Catherine Quéloz Liliane Schneiter, septembre 2018

Le peuple qui manque

Ils sont deux des invités de la saison III avec une rencontre intitulée Création contemporaine et invention du peuple (infos ici)