Je ne suis pas une sorcière
de Rungano Nyoni

Rungano Niyoni, jeune réalisatrice zambienne qui a appris le cinéma en autodidacte, délivre dans son premier long-métrage une manière de conte sur la croyance et la crédulité ; un conte qu’elle ancre dans une Afrique résolument contemporaine, en prise à une mondialisation dont elle ne récolte guère les fruits.

A neuf ans, Shula est accusée d’être une sorcière. La petite orpheline se retrouve enfermée dans un camp avec ses semblables, toutes plus âgées. De temps à autre, des touristes en safari-photo viennent les photographier dans leur cage. Comme ses compagnes d’infortune, la gamine est reliée par un grand ruban blanc à une bobine géante et peut ainsi travailler la dans les champs, corvéable à merci.
Repérée par un haut fonctionnaire, Shula, au nom des pouvoirs occultes qu’on lui prête, est appelée à rendre la justice où à s’exhiber à la télévision, histoire d’y promouvoir des œufs aux soi-disant effets miraculeux…

Très librement inspiré de La Chèvre de Monsieur Seguin, à entendre la cinéaste, Je ne suis pas une sorcière a la puissance de la fable, tour à tour drôle, révoltante, poétique et féministe, mais aussi d’une tendresse infinie envers sa protagoniste à l’enfance bafouée.

Grande-Bretagne / France / Zambie, 2017, couleur, 1h34 ; avec Margaret Mulubwa, Henry B.J. Phiri, Nancy Mulilo, etc.
Voir la bande-annonce ici

Projection lundi 14 janvier 2019 à 20h à Fonction : cinéma (Maison des arts du Grütli, rue du Général-Dufour 16, à Genève)