Retour sur La Boucherie de Job

Les décors, la mise en scène
Mimi : « Les rideaux, les couleurs c’était joli »
Lilo : « C’était original les décors, des fois c’est trop lumineux au théâtre »
Mimi : « Des fois dans le théâtre c’est toujours le même décor mais là ils jouaient avec les rideaux »
Lilo : « Comme quand on tourne les pages d’un livre »
Jean-Marie : « J’ai aimé la mise en scène, puis quand il va chercher la fille, la course, le saxophone, c’était super »
Alice : « La course avec les effets lumineux ça faisait penser au monopoly »
Marie-Thérèse : « Lui aussi il s’est mis à nu dans cette scène, il a donné tout ce qu’il avait »
Cathy : « J’ai aimé la chanson italienne avec la famille derrière le rideau »
Aurore : « J’ai trouvé très bien la simplicité des décors, les costumes, les jeux de lumière »

L’affiche
Chantal : « Je n’ai pas fait de liens entre l’affiche et la pièce de théâtre »
Cathy : « L’affiche n’est pas emballante »

L’entracte
Delphine : « On a tout imaginé à l’entracte mais on était totalement à côté de la plaque » (concernant la deuxième partie)
Laurence : « Moi j’avais faim, l’entracte était bien, ça ne m’a pas gênée »
« Après l’entracte on a pas perdu le fil, grâce aux décors, à la chanson… »

La durée du spectacle
Marie-Thérèse : « Je n’est pas trouvé ça trop long, c’était bien »

La première scène avec les légionnaires
Delphine : « Les légionnaires au début avec le jeu « gagnants-perdants » c’est comme une bande-annonce de ce qui va se passer »

La scène de la mort de la mère
Laurence : « Quand j’ai perdu ma grand-maman j’étais comme le père, j’étais comme ça, ça m’a marquée cette scène. La nuit je rêvais qu’elle vivait toujours, je me réveillais en larmes. Ma grand-mère était un pilier dans ma vie même si elle était très dure. Pendant 6 mois je me réveillais en pleurant »
Michèle : « La scène qui m’a touchée c’est quand la maman est morte, ça m’a fait penser à ma fille et mon mari »
Mimi : « Ça m’a touchée cette scène, ça m’a fait penser au décès de mes parents, ils sont morts à 1 mois d’intervalle »

La scène où ils tuent le père, la fille et le garçon boucher
Chantal : « Moi la scène la pire pour moi c’était quand il casse les doigts avec le caillou, c’était la plus dure parce que j’aurais jamais imaginé ça »
Delphine, Cathy, Alice : « Pareil »
Jean-Marie : « Moi ça ne m’a rien fait parce qu’on a rien vu, c’était caché »
Mimi : « C’était assez dur pour moi »
Jean-Marie : « Mais en même temps c’était comique », « Les 2 personnages qui couraient sur la scène »
Cathy : « On ne savait plus s’il fallait rire ou pleurer »
Mimi : « C’est pour cela que je rigolais, de voir ces 2 personnages »
Delphine : « C’est surtout le caillou remonté plein de sang, je m’en serais abstenue. C’est de l’humour noir et moi j’ai de la peine avec ça »
Chantal : « C’était vraiment la boucherie là. Tu ne comprends pas, c’est pas possible, ils n’ont rien fait, pourquoi on leur fait ça ? »
Cathy : « Il y avait cette peur, cette panique de la scène avec ce petit qui bouge partout »
Laurence : « Il font un travail de crainte non pas pour une ferrari mais pour manger »
Aurore : « Je n’ai pas aimé cette scène, il y a d’autres façons de montrer que parfois on fait des boulots que l’on aime pas. La scène du père qui revient épuisé par son nouveau travail et qui, quand même pense à sa famille et leur offre des pommes comme petits cadeaux montre tout a fait cela sans pour autant défoncer des gens à coups de caillou. J’ai peur du message que ça peut faire passer : quand on est pauvre on a tellement besoin d’argent que l’on fait des choses immorales jusqu’à pouvoir en devenir assassin ? »

La scène avec le monologue de l’homme qui se met nu
Michèle : « Quand l’homme se met nu, je n’ai pas l’habitude de voir ça, je n’ai pas l’habitude de ce genre de truc » , « Moi je suis pudique, je ne peux pas moi »
« C’est une façon de provoquer »
Laurence : « Je ne m’attendais pas à ce qu’il enlève son slip »
Delphine : « J’ai trouvé ça vachement audacieux de se mettre à poil devant tout le monde, c’est pas évident il y a la scène oui mais il y a l’humain aussi »
Cathy : « Le texte de l’homme qui se met nu était très bien, très fort »
Mathieu : « Il se met tout nu et à nu »
Laurence : « Ce monologue est magnifique, ce n’est pas banal du tout »
Aurore : « Ça ne m’a pas gênée qu’il se mette nu, ça allait très bien avec la scène. Ce monologue était vraiment très fort »

La scène de la baignoire
Jean-Marie : « J’ai aimé la dernière scène avec la baignoire, la lumière faisait comme des revenants »
Laurence : « Pour moi ils sont tous morts et ils se retrouvent tous ; Par rapport à la phrase « c’est les vivants qui rejoignent les morts »
Laurence : « Et la question de Dieu qui est tout puissant mais qui laisse mourir son fils. Et à la fin il devient humain et laisse ses pouvoirs. Pour les Romains à l’époque c’était incompréhensible qu’un Dieu se mette à la même hauteur qu’un humain. Il est très touchant ce dernier discours. Lui se met à nu tout en restant habillé »
Aurore : « Je n’ai pas du tout aimé la fin, la mise en scène, les acteurs plein de sang, le père qui se prend pour Dieu, la mère qui revient… je n’ai pas du tout compris cette fin, s’ils sont tous morts, si ce sont des revenants… j’ai été vraiment déçue que la pièce se termine comme ça ».

Autres réactions
Delphine : « La Boucherie de Job, oui c’est vraiment la boucherie, c’est gore »
« Les comédiens étaient très bons »
Aurore : « J’ai trouvé les acteurs vraiment très très bons, notamment la fiancé du fils de Boston et le légionnaire barbu »
Delphine : « Il y a que des jeux de mots, des fois c’est gore »
« Beaucoup d’émotions »
Laurence : « On est un peu sous le choc, c’est émouvant »
Laurence : « Il y a beaucoup de matière, il y a beaucoup à assimiler »
Aurore : « Je trouve que le réalisateur a voulu évoquer trop de thèmes dans cette pièce, il y a la question de l’économie moderne, des relations familiales, de l’injustice, de l’alcoolisme, la religion… il vaut mieux parler de 3 thèmes en profondeur que de 10 en surface »
Chantal : « Les dialogues sont forts »
Laurence : « On dirait qu’il n’y a pas de solution pour bien faire. On veut aider sa famille, on n’y arrive pas. J’ai eu envie de sortir et de me cacher, on ne peut jamais s’en sortir la tête haute. Celui qui tape (avec la massue) ça pourrait être n’importe lequel d’entre nous. On a peut-être jamais fait quelque chose de bien ? (Cathy : il ne faut pas être tourmentée) Il ne faut pas m’inviter à quelque chose comme ça et me dire de ne pas repartir tourmentée. Si on est pas de temps en temps tourmenté on n’est pas des êtres humains »
Laurence : « Il n’y a pas d’issue à cette vie humaine pour faire quelque chose de bien »
Laurence : « Tu ne peux pas revenir en arrière une fois que tu as pris conscience d’une chose mais tu peux sombrer dans la folie ou boire pour oublier mais ce n’est pas une bonne solution »
Laurence : « Quand on est pauvre est-ce qu’on a les moyens d’être gentil ? »
Marie-Thérèse, Laurence, Cathy : « Il n’y a jamais quelqu’un de totalement bon et quelqu’un de totalement mauvais mais la pauvreté pousse à être méchant »
Cathy : « La mère a parlé d’une solution alternative mais personne ne s’est penché sur cette solution. Le fils vient avec ses solutions qu’il impose mais à aucun moment il ne réfléchit avec sa famille. Ça éclate totalement la famille. La famille n’arrive pas à se soutenir les uns les autres »
Laurence : « Le père et le fils se ressemblent finalement »
Delphine : « Il a un problème avec son père le fils, il veut bien faire mais en fait il fait l’inverse, il le déteste, il lui fait payer quelque-chose de son enfance »
Delphine : « Tu fais comme tu peux avec les moyens du bord, le père a fait comme il a pu pour son fils » (écho à la propre vie de Delphine). « Ce qui est juste pour quelqu’un n’est pas forcément juste pour quelqu’un d’autre »
Cathy : « Le fils arrive à faire ce chemin jusqu’à aimer cette fille, son père l’aide à faire ce chemin »
Marie-Thérèse : « Ce qui m’a émue c’est le combat de ce vieux monsieur pour sauver sa boutique, c’était toute l’énergie qu’il avait mise auparavant qui s’écroule. C’est la société, le système est comme ça. Il n’était pas tout seul, il avait sa famille pourtant »
Mimi : « Moi aussi j’ai été touchée par le commerce qui ferme. J’ai compris que le fils avait gardé l’argent de son père »
Chantal : « Et après il le donne au compte-goutte l’argent »
Mimi : « La secrétaire reste avec le fils pour l’argent. Dans la vie c’est ce qui se passe aussi, les gens restent en couple pour l’argent »
Delphine : « L’être humain était très bien représenté dans toute sa splendeur, la bonté, la cupidité, le profit, l’amour, la famille, toutes les facettes étaient représentées en totalité, c’est ce qui m’a marquée »
Delphine : « Tu as beau essayer de réparer les injustices tu retombes dans des injustices »
Lilo : « Il y avait beaucoup de jugements l’un envers l’autre »
Lilo pendant le spectacle a dit lorsqu’ils ont sorti le livre de compte « Ah c’est la bible ! », Alice suite à cette réflexion a pensé « Ah maintenant ce n’est plus la religion qui régit le monde mais c’est l’économie »
Laurence : « 2 choses pour moi en lien avec l’injustice :
– l’aspect économique : un homme qui travaille dur ne peut pas vivre de son travail, doit se séparer de son employé. La spéculation, les paris c’est horrible, le capitalisme, l’argent aime l’argent plus que les humains. L’économie dans laquelle on vit est complètement biaisée. Tout le monde regarde cet homme couler parce qu’eux ça leur rapporte de l’argent. On en arrive à faire n’importe quoi de totalement immoral juste pour vivre. La maman dit : « Je meure de pauvreté » des gens meurent car ils n’ont pas accès aux soins.
– La condition humaine : on essaie de faire le bien mais c’est difficile. Le fils fait de son mieux, il essaie d’utiliser les outils de l’économie pour sauver sa famille. Est-ce qu’un bien peut sortir d’un mal ? On veut faire un bien mais on fait un mal ? »
Aurore : « J’ai trouvé de l’injustice dans la scène où la maman coiffe sa fille et lui dit qu’elle est triste parce qu’elle va partir de la maison. J’ai trouvé cette sensation aussi quand le père dit qu’il a tout donné pour ses enfants mais reproche quand même à son fils d’être parti à Boston. J’ai trouvé ça injuste parce que les parents font des enfants, c’est une forme d’égoïsme, ils font des enfants seulement parce qu’ils en ont envie et effectivement ils leurs donnent tout : l’amour, l’affection, et les clés pour être libres et indépendants… Mais quand les enfants sont en âge de quitter le nid, d’aller vivre leur vie, les parents leur reprochent de partir et de les abandonner, on fait des enfants pour nous ou pour eux ? »

Discussion entre Laurence et Cathy :
Sur le projet de la Marmite : « Nous on participe à ce projet mais on sait que beaucoup de personnes ne nous rejoignent pas »
Laurence : « C’est sûr, la survie immédiate c’est une guerre quotidienne. Les personne se renferment, la peur s’installe. Moi tu ne m’as pas connue il y a 10 ans, j’avais peur de tout. Je dois lutter pour ne pas retomber dans ces travers, c’est un effort constant, j’ai remis des choses en question. C’est un travail de tout temps jamais acquis »
« La Marmite, on montre l’importance de faire ensemble, de vivre ensemble. On montre par un exemple ce qui est possible, ce qu’on apprend ensemble ».

Aurore Sanchez, volontaire ATD Quart Monde (pour la restitution)