Formé à l’INSAS (Institut national supérieur des arts du spectacle), à Bruxelles, Fabrice Gorgerat utilise la scène comme un autel débordant de liquides organiques et d’éléments vivants. Il aime la matière. Dans ses spectacles, qui sont autant d’immersions sensorielles, le metteur en scène lausannois confie souvent à ses figures le soin de réveiller ses fantômes. Car Fabrice Gorgerat est un fou de l’inconscient, cette part enfouie qui raconte l’être humain dans ce qui échappe, résiste, dérape et surprend. Qu’il se penche sur les conséquences d’une catastrophe nucléaire (Médée-Fukushima), le spleen provincial (Emma), le rituel du lever (Au matin) ou les massacres terroristes (Nous/1), il aime voir au-delà du miroir, dans cette zone grise où s’agitent les non-dits, entre élans et tourments. Fabrice Gorgerat plébiscite le ralentissement, ses tableaux pouvant se développer à un rythme très lent, comme si le temps arrêté permettait d’aller au cœur des sensations, tout en osant l’excès pour dire à plein l’outrage vécu par ses personnages. Son théâtre est une danse au profit du sens où l’humain est pisté dans ses recoins les plus secrets.

Il est l’artiste associé du groupe Henrietta Lacks durant la saison V.

Photographie Fabrice Gorgerat ©Tamara Bacci