Rencontre avec Thierry Paquot, philosophe de l’urbain – 15 janvier 2020

Comment “médier” une rencontre entre un intellectuel, philosophe français spécialiste de l’urbain et des utopies, et un groupe d’hommes ayant un faible niveau de français, dont l’attention se perd si l’on parle pendant plus de 5 minutes ?

Cette question nous a habitées pendant les fêtes de fin d’année et, à plus de 12’000 kilomètres de distance, nous sommes arrivées à la même conclusion : c’est Thierry Paquot qui entrera dans l’univers du groupe et nous aborderons les utopies urbanistiques de manière créative.

Nous invitons le groupe Glissant à un après-midi créatif dans la salle des costumes du Théâtre de Vidy-Lausanne et leur proposons de créer leur ville ou leur lieu de vie rêvé. Nous sortons de notre valise tout le matériel créatif nécessaire : magazines, photos de villes utopiques, crayons de couleur, craies, ciseaux, colle, etc…

Création du groupe Glissant : la ville utopique

À l’arrivée de Thierry Paquot, nous faisons un tour de table et chacun présente sa création, son lieu de vie rêvé.

Une maison au bord du lac à Montreux


Jouer dans les vagues et faire la sieste


Des palmiers et un canard


Une maison gratuite où je pourrais amener ma maman et
où les restaurants seraient gratuits


Un stade de foot, avec Barcelone et le Real Madrid


À chaque présentation, Thierry Paquot, réagit, fait des liens avec ses réflexions, questionne.

Il fait allusion à l’un de ses ouvrages L’art de la sieste, à l’utopie de Thomas More, à l’importance d’avoir un jardin dans toute école, aux quatre éléments de la nature : eau, terre, feu, air qui rappellent que tout est contradiction. Thierry Paquot, écoute, et commente. Il fait allusion à Rousseau qui affirmait que l’on apprend que ce que l’on fait.

Ce sont deux mondes qui se rencontrent, qui se heurtent. Trop de discours sans doute pour les participants du Groupe Hommes de l’association Appartenances, qui montre des signes d’impatience. La découverte d’un univers pour Thierry Paquot ? Peut-être.

Thierry Paquot donne une conférence publique à 20h et dit au revoir au groupe avant de prendre un moment de pause. Il a pour habitude de donner deux à trois conférences par semaine et n’a pas besoin de notes ni de préparation. Il discourt, fait référence à des auteurs, des livres, des philosophes et des pédagogues. Il nous dit avoir la chance de retenir ce qu’il lit et il lit beaucoup.

Autour d’une tomme vaudoise et d’un verre de Chasselas, il fait référence à de multiples artistes et intellectuel-le-s. Thierry Paquot aurait des choses à raconter pendant toute la nuit et il a en même temps une grande simplicité de contact. C’est une belle rencontre, mais, dans le train du retour, on s’interroge sur ce qu’en ont retiré les participants du Groupe Hommes de l’association Appartenances.

Comment échanger, apprendre les uns des autres sans langage et sans référence communs ?