Sortie du mardi 5 novembre 2019 à Annemasse Château Rouge – L’Ephémère

Spectacle NUIT de la Compagnie 7273

Jean-Marie, Laurence, Florence, Janet, Natacha et Jean-Luc sont présent.e.s à cette soirée.

Deux rendez-vous sont proposés pour se rendre à Annemasse avec les transports publics, un peu avant 18h pour avoir le temps de se retrouver tous ensemble avant le spectacle qui est à 19h30. Jean-Luc, à la Douane de Moillesulaz pour le bus T3 et Natacha, à la Gare Cornavin pour le bus 61.

Cette petite organisation, (à l’instar de la laborieuse préparation à la sortie, racontée par Alice) a déjà demandé également pas mal de patience. Trouver les bus, les trams, leurs horaires, les correspondances, en Suisse, en France, puis les communiquer (WA, mail, SMS, MMS, téléphone), soit par écrit, soit par saisie d’écran et photo des-dits horaires. Avec deux versions : une pour ceux désirant partir de Cornavin et une pour ceux désirant partir directement d’Annemasse car plus proche de chez eux. Puis re-allers-retours de mails, WA, SMS et MMS pour se mettre d’accord sur qui, quand et où.

C’est un soir de novembre, il pleut. Il fait déjà nuit.

Rendez-vous de Cornavin : à la Gare, il y a foule, nous réussissons quand même à nous retrouver malgré la cohue qui règne sur le quai des TPG qui déborde de personnes pressées devant l’arrêt du 61. Je retrouve en premier Laurence, Janet suit et nous dit que Florence est sur le point d’arriver. Quand le bus déboule, nous décidons de monter rapidement pour avoir des places assises. La soirée va mal commencer car les portes se ferment et le bus démarre en trombe laissant Florence seule sur le quai. Nous sommes montées dans un bus qui était en retard. Après nous être assurées que personne d’autre ne manquait à l’appel, nous donnons rendez-vous à Florence à La Poste d’Annemasse.

Le bus, archi bondé, beaucoup de personnes voyagent debout, fera plus d’une heure pour arriver à Annemasse. Durant le trajet qui est pénible – à plusieurs reprises nous compatissons avec les passagers obligés de subir ça tous les jours – en guise de préparation à la représentation je résume et fais circuler un document que j’ai constitué à partir d’un texte publié sur le site de La Marmite rédigé par Mathieu Menghini et du texte de présentation de Château-Rouge.

« A leur habitude, les chorégraphes de la compagnie 7273 – Laurence Yadi et Nicolas Cantillon – sont partis de leur dernière production, TODAY, pour penser la suivante. Or, TODAY faisait elle-même suite à la rencontre de la compagnie avec le Groupe « Les Maîtres fous » de l’association La Marmite, un groupe de jeunes gens en situation de décrochages scolaire et social ayant effectué une série de sorties culturelles pluridisciplinaires sur la thématique de nos peurs existentielles et citoyennes, individuelles et collectives ». M. Menghini, La Marmite

Les deux contributions évoquent un style de danse inventé il y a une dizaine d’années par Nicolas Cantillon et Laurence Yadi, fondateurs de la compagnie 7273 : Multi styles FuittFuitt. Selon le site Internet du Théâtre, le style est « inspiré de la musique arabe et de la complexité de ses quarts de ton, cette technique mêle rigueur extrême et fantaisie débridée, ballet classique et danse contemporaine, culture occidentale et influences orientales. Sous son empire, le corps se déroule sans fin en une danse ondoyante, spiralée, hypnotique ».

« Pour que ces volutes corporelles – qui se développent du centre vers l’extérieur, dans une forme de soufisme inversé – atteignent à la plasticité la plus libre, Laurence Yadi aime inviter ses interprètes à « fantasmer leur entre-articulations » (sic !). Un quart de ton ou « entre ton » gestuel qui donne à la rigueur de la partition chorégraphique tous les dehors de la fantaisie. Les oscillations fuittfuittées semblent une négociation entre ciel et terre, principes apolliniens et dionysiaques ». M. Menghini, La Marmite

On apprend aussi que le spectacle Nuit est conçu pour sept danseuses. Il y est question de pénombre, de cercle qui se brise, de mouvements, de gestes, de rondes hypnotiques…

A l’arrêt Poste à Annemasse, nous retrouvons Florence peu de temps après notre arrivée. Il reste peu de temps pour atteindre le théâtre. Nous devons forcer le pas pour ne pas arriver en retard. Un aimable passant nous dirige heureusement dans la bonne direction à un carrefour. Il fait froid, il pleut, il fait nuit. Nous recevons des nouvelles de Jean-Luc qui nous demande de prendre les places, ils ne sont pas encore là. Nous arrivons au théâtre à la dernière seconde, le public est déjà quasiment entré dans la salle. Les sms de Jean-Luc vont se faire de plus en plus négatifs. Ils ne vont pas y arriver. Leur bus est coincé entre Gaillard et Annemasse. D’autres personnes venant de Genève pour le spectacle sont dans ce bus. Nous avertissons la caisse du théâtre que de spectateurs genevois sont bloqués. Nous sommes pressées par la billetterie d’entrer au plus vite. Elles sont où les toilettes ? Quand même si on ne peut pas aller aux toilettes ! On négocie de nous attendre encore quelques minutes. On nous pousse à rejoindre la salle L’Ephémère (structure pour la durée des travaux de Château-Rouge), à quelques dizaines de mètres de l’accueil, à l’extérieur, il n’y a plus de personnel de la billetterie, il fait nuit, le terrain est irrégulier. Enfin, nous entrons dans la salle, on nous place de la voix : pour La Marmite. c’est là-haut, Vite ! Des couvertures rouges sont distribuées, j’en prends 4 à la volée, il risque de faire froid.

Le temps de s’asseoir rapidement et le spectacle commence. Je sens que nous avons de la peine à se laisser aller. Nous sommes placées loin de la scène, sur un côté.

Au bout de 20 à 25 minutes de spectacle, nous apercevons parmi les spectateurs retardataires qu’on laisse entrer, Jean-Luc et Jean-Marie.

Rendez-vous d’Annemasse : Pendant ce temps là… pressé par le temps car je pars du Petit-Saconnex pour rejoindre Moillesulaz, je n’a pas pris le temps de regarder la météo. Pas de chance ! Le temps d’atteindre le bus 3 que déjà mes chaussures prennent l’eau. Pas le temps de rebrousser chemin. Maussade, une heure de transport, debout, heure de point oblige, pour atteindre Annemasse. Un peu en avance, j’attends Jean-Marie qui arrivera, lui. Légèrement en retard sur le planning prévu. Mais le bus que nous devions prendre est de toute façon parti avec 5 minutes d’avance ! Il nous passe sous le nez…
Joli spectacle, pendant 20 minutes, du retour des pendulaires. Scène un peu chaotique, les bus et les voitures se paralysant mutuellement sur la voie unique, tout à fait rétrécie par les travaux du futur accès en tram, une belle double voie engazonné et vide !
Nous prenons enfin le bus…et nous n’avançons pas. Collapse. Bouchon total. Quelques SMS à Natacha, toutes les 10 minutes, le temps passe. On va pas y arriver. Au pas d’escargot, toujours debout, mes pieds nageant dans leur jus, nous faisons un looong détour dans l’agglomération. Un œil sur la montre, moroses.
On y arrive mais le spectacle a maintenant du commencer. Rentrer tout de suite ? tout ça pour ça ? nous insistons et mettons 10 minutes supplémentaires à trouver l’entrée du théâtre, perdus dans une zone inconnue de nous. Il pleut toujours. Parti à 18h, il est maintenant 20 h et il reste 20 minutes de spectacle.
On nous fait rentrer comme des voleurs et prenons les premières places à notre portée, très décentrées, et sommes envahis par une sono assez agressive. Enfin assis. Il fait froid. Le temps d’entrer dans le spectacle et celui-ci s’achève. J’éternuerai ensuite pendant 10 jours..

Le sms de Jean-Luc qui proposait la sortie donnait très envie d’assister à ce spectacle : «Nuit, un spectacle de la cie 7273. Hypnotique et magnifique, 50 minutes de rêve».

Les sentiments face au spectacle sont mitigés. Les impressions sont difficiles à exprimer. Nous retrouvons avec beaucoup de plaisir Jean-Luc et Jean-Marie.

Comment restituer avec des mots ce spectacle ? Qu’est-ce qu’il nous raconte ? Qu’avons-nous ressenti ?

Je nous procure la feuille de salle du spectacle. Le texte de présentation est très intéressant :

Nous évoquons le spectacle de danse, « Ligne de conduite », chorégraphie de Maud Blandel, que certains d’entre nous ont vu à l’ADC en 2018 et qui a avait été très apprécié. Inspiré par la tarentelle, danse du sud de l’Italie, il fait écho à celui-ci :

Transe, hypnotisme, rituel.

Nous n’avons pas vraiment le temps de prendre un verre. Nous consultons l’horaire et décidons de prendre le T3 dont l’arrêt est tout près du théâtre.

Nous suivons Jean-Luc et Jean-Marie. Après avoir un peu tournés en rond à la recherche de l’arrêt de bus, l’inquiétude grandit, on va rater le bus, c’est ce qu’on pense tous, J’en ai marre, vous allez trop vite, Jean-Luc et Jean-Marie ne reconnaissent plus du tout l’endroit, on erre à la recherche de cet arrêt, Tout ça pour ça. Quelques centaines de mètres plus loin, toujours aucune halte de bus à l’horizon. Attendez-moi. On se souviendra de cette soirée ! Soirée mémorable de la Marmite ! Dans les rues désertes d’Annemasse, soudain je reconnais une jeune fille avec une petite valise à roulette qui traverse la route dans notre direction (à l’aller vers Annemasse, elle se trouvait à côté de moi dans le bus, debout, pendue à son téléphone durant tout le trajet), nous lui demandons à tout hasard si elle sait où se trouve l’arrêt de bus tant recherché. Oui, elle nous montre d’un geste où aller. Après quelques minutes, comme dans un rêve, nous voyons arriver, comme surgit de nulle part, notre bus, avec par chance 7 minutes de retard sur son horaire.

Rédigé par Natacha et Jean-Luc.