Mercredi 28 février 2018 – Danse – Unitile, de Foofwa d’imobilité – adc

Un mot revient, et semble bien exprimer ce qu’on a vécu lors de ce spectacle de danse : déroutant.
Littéralement, qui nous sort des chemins habituels.

Et nous nous posons beaucoup de questions quand nous nous retrouvons, après le spectacle. Nous avons été séparé·e·s, ne voyant pas les mêmes choses, nous retrouvant seul·e·s ou à 2 ou 3. Nous sommes émerveillé·e·s, dans le doute ou d’humeur joueuse… Le spectacle nous invitait à tout cela… Nous avons dû nous déplacer, parler avec les personnes du spectacle, agir même, faire partie du spectacle.

Par exemple, nous nous sommes demandé quelle part d’improvisation y avait-il ?
Et nous nous sommes presque tou·te·s demandé quel était le statut d’un des spectateurs, comme nous, mais qui se comportait de manière exagérée.

Jean-Marie a posé beaucoup de questions, à la fin, à des gens de la compagnie de danse. Adrienne a apprécié d’en savoir plus grâce à ça.

D’après lui, le thème du spectacle est : le groupe rencontre la jeune fille toute seule. Pour Delphine : le groupe va-t-il la désautomatiser (elle a des gestes de robot), ou bien tout le groupe va-t-il la suivre dans sa mécanique à elle ? En fait, le groupe la prend avec lui, mais elle reste elle-même…

Jean-Marie nous raconte une de ses expériences : un danseur l’a regardé, vraiment observé, Jean-Marie aussi l’a regardé. Le danseur a fait exister Jean-Marie comme spectateur, par son regard.

Ultra-violet et infra-rouge

Delphine raconte : « On est en position d’être voyeuriste, j’étais mal à l’aise [D. et C. se sont retrouvées juste à côté de la plupart des danseurs et danseuses, nu·e·s, mêlé·e·s au public]. J’ai réussi à passer de l’autre côté, à voir la beauté des corps, la beauté des gestes. »
Jean-Marie aussi dit qu’il a été touché par le côté poétique des corps, des costumes. Les corps devenaient comme en lévitation.

Une danseuse a dit : « Moi, je ne fais que des choses inutiles »

Le jeu de mot du jour
Unitile, uni dans l’inutile
(Merci Delphine!)

Citation de Pylade, de Pier Paolo Pasolini, in Théâtre complet, Actes Sud, 1995, p. 309
Pylade
Je devrais me demander quel sens cela peut avoir
qu’une existence qui s’est tant vouée
à chercher un peu de vérité
puisse à présent se délayer
dans une incertitude pure et simple.

Alice est un peu gênée de dire qu’elle en ressort déçue, vu que tout le monde est enthousiaste. La nudité est comme un passage obligé dans les spectacles contemporains, mais qu’apporte-t-elle ? Et l’impression d’une fausse participation. C’est une mise-en-scène de participation, d’après elle moi.

Abysse ou univers ?
(l’infiniment profond ou l’infiniment étendu, l’incompréhensible ou le commun, sous l’eau ou dans les étoiles)

C’est volontairement ambigu, d’après Laurence, et c’est ça qui est magique, d’après Delphine.

Quelqu’un·e d’autre a dit : « Mélanger spectateurs/spectatrices et danseurs/danseuses, c’est une excellente idée, c’est vivant, j’ai adoré. » Laissons cette belle citation anonyme conclure, car j’ai dû partir avant la fin de la discussion, ce soir-là…

Alice, pour le Chœur Pylade