L’homme qui rétrécit de Jack Arnold

jeudi 25 février 2021 à 20h au Zinéma de Lausanne
(projection annulée du fait de la pandémie)

Avec Grant Williams, Randy Stuart, Paul Langton, April Kent, etc.

En 1957, la science prétend avoir accompli d’énormes «progrès». Preuve en est que la bombe atomique a dépassé le stade de l’arme hypothétique. La méfiance qui s’installe alors dans les esprits inspire nombre de réalisateurs qui développent des films de science-fiction de plus en plus pessimistes quant à notre avenir commun. Le cinéaste américain Jack Arnold est l’un d’entre eux. Avec L’Homme qui rétrécit, adapté d’un roman de Richard Matheson, qui en a écrit lui-même le scénario, Arnold atteint les sommets du genre.

Au cours d’une croisière dans le Pacifique, Scott Carey (Grant Williams) passe au travers d’un étrange nuage chargé de radioactivité. Quelques mois plus tard, rentré chez lui, il se met à rétrécir, inexorablement. Face à cette situation, sa femme n’a d’autres choix que de l’installer dans une maison de poupées, jusqu’au jour où le chat s’y faufile et prend le malheureux Scott pour proie. S’échappant dans la cave, ce dernier entame alors une lutte solitaire et permanente pour survivre dans un univers devenu littéralement monstrueux…

Respectueux du regard très critique que porte Matheson sur la science et ses dérives, L’Homme qui rétrécit est un pur joyau du cinéma d’anticipation, engendrant un sentiment de terreur primitive rarement atteinte au cinéma, dû en grande partie à la qualité extraordinaire de ses effets spéciaux «pré-numériques». Raconté à la première personne, par le biais d’une voix off dénuée de tout pathos, ce film culte se démarque complètement du niveau des séries B de l’époque. Par le biais d’un final bouleversant, il préfigure la fin de l’humanité, pas moins!

Vincent Adatte

«The Incredible Shrinking Man», Etats-Unis, 1957, noir et blanc, 1h21

En collaboration avec XX