Retrouver une puissance d’agir face aux crises de notre temps. Changement climatique, adaptation à tout prix, désertion des urnes, populisme : Comment rendre possible une pensée de l’alternative ? Pour Barbara Stiegler, la crise écologique et les changements forcés au sein de nos sociétés provoquent un désenchantement de la pensée néolibérale. La philosophe explore les limites de l’individualisme et du productivisme alors qu’elles laissent potentiellement un espace libre à la reconquête et peut-être à la réinvention de la démocratie.

La philosophe Barbara Stiegler est professeure à l’Université Bordeaux-Montaigne où elle travaille en collaboration avec les milieux de la santé. En tant que théoricienne du néolibéralisme, elle met en évidence ses sources et leurs modifications au cours de l’histoire.Son intérêt pour la philosophie politique l’amène à débattre de l’injonction d’adaptabilité dans un contexte de mondialisation («s’adapter» pour «survivre», suivre les «mutations», participer à l’«évolution», la «sélection» et la «compétition»).

Elle observe les transformations de l’État à la lumière de l’urgence écologique et la crise environnementale. Elle met en évidence la richesse des expérimentations sociales qui ont lieu un peu partout, la demande de démocratie des citoyens et la lucidité des jeunes générations.

Elle a récemment publié Il faut s’adapter: Sur un nouvel impératif politique, Gallimard, Paris 2019 et Du cap aux grèves. Récit d’une mobilisation. 17 novembre 2018 -5 mars 2020, Verdier, Paris 2020.

Rédaction : MRL, Catherine Quéloz Liliane Schneiter

Photographie de couverture Barbara Stiegler © F. Mantovani / Photographies de l’évènement © Giona Mottura