La forêt est à la fois espace de vie pour la faune et la flore, réservoir d’eau potable et de carbone, productrice d’oxygène. Elle est ressource de bois et de travail, joue un rôle vital dans l’écosystème et occupe une fonction de protection. La forêt représente également la limite entre l’ici et l’Ailleurs, entre la colonisation du territoire par l’Homme et la nature sauvage. Ainsi, pour le Rousseau des Rêveries d’un promeneur solitaire, la forêt est ce lieu « où rien ne montrant la main des hommes, n’annonçât la servitude et la domination. »
Grâce à leur ombre, les arbres offrent une couverture, un camouflage et assuraient même la fonction de cachettes pour les humains des deux côtés de la loi. La densité de la forêt, ou sa rareté, influençait la façon dont on percevait les arbres et leur place dans les légendes, les mythologies et les cultures. Avec l’expansion de la culture grecque, de l’Empire romain et le retour à la pensée grecque pendant la Renaissance, un lien entre les arbres et leur « ombre » spirituelle et intellectuelle d’une part et, de l’autre, leur abattage et la « lumière » pourrait avoir influencé l’imaginaire collectif à travers toute l’Europe.
Constitué de personnes issues de l’association « Lire et écrire », le Groupe L’après-midi d’un faune porte le nom de l’œuvre de Stéphane Mallarmé qui a inspiré tant des musiciens que des chorégraphes et explorera la thématique de la forêt.
L’Après-midi d’un faune est un poème en cent dix dodécasyllabes du poète Stéphane Mallarmé (1876) publié aux côtés de gravures sur bois d’Édouard Manet.
Ce monologue d’un faune évoquant la nature qui l’entoure, multipliant les images poétiques, inspire de nombreuses oeuvres.
Entre 1892 et 1894, Claude Debussy s’inspira de la possession complète de la nature entière que dépeint ce poème pour composer son célèbre Prélude à l’après-midi d’un faune sur lequel le chorégraphe Vaslav Nijinski signa en 1912 une œuvre inédite qui révolutionna la pratique de la danse. En 2006, c’est au tour de la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker de s’emparer de cette œuvre, base de sa pièce D’un soir un jour, se référant à la création de Vaslav Nijinski.
Des œuvres contemporaines de disciplines diverses continuent d’évoquer l’esprit du poème de Mallarmé, tels le film d’animation Allegro non troppo (1976) de Bruno Bozzetto ou encore le film Passion (2012) du réalisateur Brian de Palma.
Accompagné.es par le metteur en scène Jean-Daniel Piguet et le musicien Thierry Weber, le Groupe L’après-midi d’un faune :
– rencontrera Jeremy Narby – anthropologue canadien, spécialiste du rapport entre science et savoirs traditionnels, en particulier à propos de la biologie, de l’écologie et de la conscience ;
– assistera à la projection de Pompoko un film de Isao Takahata qui entend capter l’esprit de la forêt ;
– se rendra à l’Arboretum de Aubonne et le Musée de l’outil et des métiers à bois pour expérimenter la forêt de l’intérieur ;
– prendra part à une représentation de Dans la forêt au Théâtre de Vidy – spectacle immersif imaginé par Massimo Furlan et Claire de Ribaupierre qui nous permet d’éprouver la grâce et les secrets de la forêt la nuit ;
– découvrira Dormir cent ans de Pauline Bureau, des adolescences explorant leur forêt intérieur – au Théâtre Benno Besson.
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