Dimanche 15 avril 2018 – Visite d’exposition : l’histoire de l’Internationale situationniste – MAMCO, Musée d’art moderne et contemporain, Genève.
SOULÈVEMENT ARTISTIQUE
En montant à l’expo, à chaque étage, des énigmes : TAR… rat, art ! XETT… text ! GTILH… higt, ghilt, light ! Avec les lettres, on peut s’exprimer. Les textes permettent d’oublier, de s’évader.
Visite
Années 60, les situationnistes.
Un projet d’expo impossible… des textes, des images… « action révolutionnaire dans la culture », « faire reculer le malheur », « le geste qui fait l’œuvre ». Il y a du rouge, de la violence, du mouvement. Ça tape, ça frappe, ça repousse.
On reste un moment à regarder un rébus d’Isidore Isou. Une grande peinture, on cherche à lire ce qui est écrit. Nous 4 avançons dans l’expo chacun·e à notre rythme, puis on se retrouve à 3 et on va chercher Pamplemousse, qui était bien plus loin. Nous sommes maintenant 6.
On se met d’accord sur des questions qu’on voudrait poser à la guide volante :
– qu’est-ce qui fait que c’est de l’art ?
– provoquer, pourquoi ?
Qu’est-ce qui fait que c’est de l’art ?
C’est politique et artistique en même temps, 50%-50 %. C’est radical. C’est contre tout ! Institutions, galeries marchandes : l’idée est de faire sortir l’art dans la rue, le faire sortir des cadres.
Les lettristes, les situationnistes, ils veulent créer des ambiances, et sont imaginatifs !
Provoquer, pourquoi ?
La contestation, la provocation, c’est aussi la revendication de la liberté, et la désacralisation de l’art. Ils ont même vendu des peintures au mètre !
Pourquoi cette violence ?
« Qui veut créer la culture doit aussi détruire la culture » (SPUR, 1958). C’est un peu dur de se sentir interpellé par cette façon de s’exprimer. Ou au contraire, ça donne des émotions esthétiques très fortes. On n’a pas du tout les mêmes réactions.
Au bout de 2 heures, on a envie de sortir, on n’a pas vu le temps passer, et on n’a pas tout vu. Seul Pamplemousse est presque au bout, mais il est d’accord de s’en aller.
Citation de Pylade, de Pier Paolo Pasolini, in Théâtre complet, Actes Sud, 1995
(p.224, Oreste dit:)
Il y a un air enivrant,
sur Argos, ce soir. C’est comme un souffle
de vent qui entraîne les feuilles séchées
de nos haines irrationnelles, de nos obscures amours.
On part en dérive.
C’est Griotte qui nous mène : elle ne connaît pas du tout le quartier, et à chaque croisement elle regarde de tous côtés pour choisir la direction qui l’inspire. On dit qu’on arrêtera quand on trouvera un endroit pour boire un coup qui nous plaira. C’est dur, de n’avoir aucun repère. Et de se sentir responsable du « destin » de tout le groupe. Une fois, Griotte demande même à Fraise des bois, 3 ans, de choisir avec elle dans quelle direction aller… Pour Pastèque, c’est très étonnant cette expérience, de déambuler dans son quartier, sans décider, en se laissant complètement porter par le choix de Griotte.
On a trouvé un endroit que personne ne connaissait.